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Produire et consommer au Moyen Âge 2023-2024

Ce séminaire vise à explorer les dynamiques qui lient la production et la consommation à la période médiévale, en particulier les changements sur la longue durée, entre le Ve et le XVe siècle, en confrontant les documentations archéologiques, écrites, iconographiques, augmentées des apports des sciences expérimentales et des approches quantitatives.

En 2023-2024, les séances seront principalement consacrées à la compréhension des différentes formes de production qui ont animé les ateliers travaillant le cuivre et ses alliages à la fin du Moyen Âge, en relation avec des marchés polymorphes.

7 novembre 2023 : Introduction

14 novembre 2023  : Consommer : des marchés protéiformes

21 novembre 2023  : Produire en série et en masse : les objets de la parure I

28 novembre 2023  : Produire en série et en masse : les objets de la parure II

>> Nicolas Thomas, Production en série et rationalisation du travail dans un atelier métallurgique du XIVe siècle à Paris

5 décembre 2023  : Produire en série et en masse : les objets de la table et de la cuisine

12 décembre 2023 : S’adapter à une production de masse : les techniques et les matériaux

19 décembre 2023 : Ateliers de proximité : une échelle locale ?

9 janvier 2024 : La complémentarité des échelles locales et globales

16 janvier 2024 : Les commandes : I

23 janvier 2024 : Les commandes : II

30 janvier 2024  : Les professionnels : polyvalence et spécialisation

6 février 2024  : Circulation des professionnels et des techniques

Pour plus d’informations : https://enseignements.ehess.fr/2023-2024/ue/432

Compte-rendu du séminaire en 2023-2024 :

Lors de cette première année, le séminaire s’est déroulé en douze séances durant lesquelles les liens entre la production et la consommation ont été explorés, en particulier à la fin du Moyen Âge, en commençant par s’intéresser aux différentes acceptions des termes « produire » et « consommer », à la fois pour les médiévaux et dans l’historiographie. Pour examiner les liens entre ces deux facettes d’un même système, nous avons pris l’exemple de la métallurgie des non ferreux, en particulier les alliages à base de cuivre (bronzes, laitons et autres variantes). Nous avons d’abord tenté de saisir les marchés polymorphes dans lesquels les objets fabriqués dans ces matériaux s’intègrent, en montrant leur diversité et les différents types documentaires qui permettent d’y accéder. Avant de définir l’économie d’une production (à l’unité, en série, de masse), il nous a en effet semblé fondamental d’appréhender l’intensité de la consommation, c’est-à-dire la pénétration de certains objets dans les foyers médiévaux, en proposant différentes méthodes pour y parvenir (fréquence, échelles de valeur, étude des assemblages).

Concluant à une consommation de masse pour les petits objets de la parure et certains ustensiles du ménage, différentes sources archéologiques, en particulier deux ateliers à Paris et à Bruxelles d’une part et une série d’ateliers dans la vallée de la Meuse belge d’autre part, ont été sollicitées pour saisir les modalités d’une production de série et de masse. Une attention a été portée en particulier sur les méthodes permettant de parvenir à cette conclusion, en particulier l’outil de la chaîne opératoire. Ont ainsi pu être discutées l’organisation du travail, la rationalisation de la production et l’optimisation des coûts, non seulement dans le domaine de la métallurgie du cuivre, mais aussi dans d’autres secteurs de la production, notamment les objets d’art. Les séances se sont poursuivies en s’intéressant à la façon dont les ateliers se sont adaptés à une consommation de masse et de série, en explorant les techniques et les matériaux utilisés, en particulier les types d’alliages élaborés. En contrepoint, des ateliers ayant connu une production plus limitée et des débouchés locaux, ont également été explorés en discutant de l’usage de la notion « d’atelier de proximité ». Parmi leurs débouchés, nous nous sommes en particulier intéressés à la réparation et à la fabrication d’objets sur commande comme les cloches, par l’examen de comptabilités. Au final, cette première année a permis de mettre en exergue la complémentarité de deux échelles de production et d’interroger la pertinence des notions d’industrie et d’artisanat.


OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Lise Saussus (23 août 2023). Produire et consommer au Moyen Âge 2023-2024. METALLICA. Consulté le 23 juin 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/11uos


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