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Archéologie, histoire et anthropologie des objets, des matériaux et des techniques

Ce séminaire entend proposer une initiation aux problématiques et aux méthodes de l’archéologie, de l’histoire et de l’anthropologie des objets, des matériaux et des techniques, au travers des études de cas et des lectures commentées permettant une approche historiographique. Les exemples choisis aborderont, sans distinction chronologique et spatiale, un ensemble d’outils développés par les sciences sociales et les sciences expérimentales mis à contribution pour accéder aux façons de produire et de consommer du passé, ancien ou récent, et aux systèmes techniques dans lesquels elles prennent place.

Le calendrier sera précisé ultérieurement.

S1 : Introduction

S2 : Objets, contextes, assemblages, culture matérielle

S3 : Biographie des objets, cycles de vie et trajectoires collectives

S4 : À l’atelier : archéologie des techniques, chaînes opératoires et savoir-faire

S5 : Expérimenter, pour quoi faire ?

S6 : Systèmes techniques

S7 : Matérialité/immatérialité

S8 : Les outils de l’archéométrie – I

S9 : Les outils de l’archéométrie – II 

S10 : Archéologie et statistiques

S11 : Échantillonner, mesurer, quantifier, valider en archéologie

S12 : Objets, techniques et professionnels en réseaux

Pour plus d’informations : https://enseignements.ehess.fr/2023-2024/ue/462

Compte-rendu du séminaire en 2023-2024 :

Ce séminaire a eu pour objectif de proposer une initiation aux problématiques et aux méthodes de l’archéologie, de l’histoire et de l’anthropologie des objets, des matériaux et des techniques, au travers des études de cas et des lectures commentées. Il s’est construit autour de quatre thèmes principaux : l’objet, l’atelier, la matérialité et enfin, commun aux trois premiers, l’échantillonnage. Pour le premier, autour des travaux de Jean-Marie Pesez, de Thierry Bonnot, de Igor Kopytoff, nous nous sommes intéressés à la notion de culture matérielle, aux assemblages et à leur représentativité, que ces derniers soient constitués sur des temps longs ou court, à la méthode biographique, aux trajectoires des choses et aux significations de diverses requalifications de ces dernières.

Quant au deuxième thème, l’atelier, nous avons interrogé les usages de la notion de « chaîne opératoire », comme un moyen de pénétrer dans l’unité de production et d’en comprendre l’organisation. Il a dès lors été question de la critique de cet outil, en commentant les réflexions d’Hélène Balfet, Robert Cresswell, ou encore Ludovic Coupaye, François Djindjian et François-Xavier Chauvière. À partir des travaux de Bertrand Gilles, de Pierre Lemonnier et de Yassir Benhima, il a également été question non pas du « système technique », mais d’un « système technique » parmi d’autres. Ont été explorées les possibilités heuristiques de considérer les éléments techniques (moyens techniques, étapes d’un processus, connaissances et compétences mises en œuvre) comme étant liés les uns aux autres, dépendants les uns des autres. en prenant l’exemple du canon à la fin du Moyen Âge, de sa fabrication à son utilisation sur le champ de bataille. L’archéologie expérimentale a également fait l’objet d’une séance : en prenant notamment appui sur l’article de Hjalmar Fors, Lawrence M. Principe et H. Otto Sibum, introduisant en 2016 un numéro de la revue Ambix et intitulé « From the library to the laboratory and back again », nous nous sommes intéressés à l’intégration de l’expérimentation dans les méthodes de l’archéologue et de l’historien. Les biais et les limites d’une telle approche ont été discutés, à savoir principalement le fait humain et le fait matériel.

Enfin, le troisième volet du séminaire consacré à la matérialité a d’abord interrogé la pertinence de la notion et son opposition avec l’immatérialité. Avec les travaux de Tim Ingold, nous nous sommes intéressés à la façon dont il était possible d’examiner les caractéristiques physiques, matérielles et techniques, pour entrevoir les dimensions sociales des choses. En ce sens, il ne s’agissait pas d’aborder des thèmes de recherche par le concret, mais de renverser la perspective et de partir du concret pour construire une problématique de recherche. À cet égard, nous avons pris l’exemple de l’élaboration des alliages métalliques médiévaux et des contraintes qui pèsent sur la détermination de leur composition. À cette fin, nous avons exploré les outils de l’archéométrie à disposition de l’historien, de l’archéologue ou du spécialiste du patrimoine. Après une visite au Centre de recherche et de restauration des musées de France (département de la recherche : radiographie, imagerie, accélérateur à particules, spectrométrie de masse), nous nous sommes intéressés à la perception des outils prêtés par les sciences de la nature, depuis les années 1950, et à leur usage dans les disciplines qui nous occupent. Les discussions ont porté sur la valeur des informations obtenues par l’archéométrie, qui, ne permettant pas de dépasser le caractère indéfini, flou et imprécis de la documentation archéologique, se prêtent à un critique des données comme les autres. Enfin, les séances se sont terminées par des discussions autour des travaux de Clive Orton sur la définition de l’échantillon et de la population en archéologie et sur l’usage de la quantification de manière générale.


OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Lise Saussus (23 août 2023). Archéologie, histoire et anthropologie des objets, des matériaux et des techniques. METALLICA. Consulté le 23 juin 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/11uot


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